Biiip Biiip Biiip Vlam !
Le bip bip, vous l’aurez compris, c’est le bruit infernal du réveil qui te dit que c’est l’heure. Le Vlam ? Oh, juste Faustina qui a mis une grande claque à son réveil pour qu’il se taise. C’est fou ce que cet appareil peut être pénible quand il s’y met. Se tournant à contrecœur sur le dos, la jeune femme s’étira avant de « focaliser ». Quel jour on est ? Heeeen mais oui, c’est aujourd’hui qu’elle commençait la suite de sa résidence au Seattle Grace Mercy West Hospital. De quoi remotiver l’hispano-américaine. Se débarrassant de sa couette d’un seul coup, elle sortit rapidement de son lit avant de… se prendre sa porte. Aoutch ! Pourquoi elle oubliait toujours de laisser sa porte ouverte ? Tous les matins c’était pareil ! Enfin, tous les matins… Elle n’était là que depuis 3 jours. Et cela se voyait un peu dans le 2 pièce qu’elle occupait. En effet, malgré l’aide de son frère Felipe les deux premiers jours, il y avait encore trois-quatre cartons dans la pièce à vivre. Mais peu importe, aujourd’hui c’est chirurgie !
Allumant sa chaine hifi en passant dans la pièce à vivre, elle fila dans la salle de bains, se débarrassa en quelques secondes de son pyjama (composé pour l’occasion d’un débardeur ficelle et d’un shorty noirs) et entra dans la douche. Après environ un quart d’heure dans la salle de bains, elle retourna dans sa chambre en se maudissant. Pourquoi elle oubliait de prendre des vêtements à chaque fois ? ¡ Dios mío ! Ouvrant son armoire, elle opta pour un jeans foncé pour le bas et d’une chemise sans manches blanche pour le haut. Inutile de préciser qu’elle laissa un bouton ouvert en haut pour avoir un décolté discret mais tout de même indispensable. Avec sa veste en cuir beige, ce sera parfait pensa-t-elle satisfaite d’elle. Combien de temps encore avant de partir ? Oula, plus que 10 minutes, vite à la cuisine !
Une tasse de café et un pain au chocolat plus tard (on oublie celui qu’elle a fait tomber par terre au passage ? Ouais, on va faire comme si de rien n’était.), Faustina sortit de son appartement et commença à se diriger vers l’ascenseur quand…
- Mes chaussures !!Allez hop, demi-tour pour enfiler une paire de bottes à talons et de ressortir, sans oublier de fermer la porte à clé cette fois. Arrivant devant la porte de son immeuble, elle se dit que ça y est, Seattle était à elle et ouvrit donc en grand la porte pour sortir sur le seuil. Et là, bogue de quelques secondes avant de… Se prendre dans ses bras et vite retourner à l’intérieur.
- Mais c’est quoi ce pays ?!Et oui, passer de Phoenix en Arizona à Seattle dans le Washington provoque forcément un choc thermique. Remontant donc chez elle, enlevant en moins de temps qu’il ne faut pour le dire sa veste en cuir et sa chemise pour les remplacer par un t-shirt manche longue blanc en col en V et un pull bleu de la même coupe. Râlant en voyant que son avance avait fondu, elle enfila par-dessous son manteau (et ouais, carrément) et ressorti encore une fois de son appartement.
- Allez, cette fois, c’est la bonne ! Se dit-elle en sortant pour essayer de se remotiver. Décidément, la journée ne commençait pas super bien. Entrant enfin dans sa Mini Cooper, elle pria en espagnol pour que celle-ci démarre (vu le début de journée, on peut quand même prévoir ça) et, ô miracle, elle démarra du premier coup et sans rechigner. Un peu de musique ? Pourquoi se priver ? Allumant le poste radio de la voiture, Faustina commença à monter le son avant de s’engager sur la route. Pour le moment, tout va bien et tant mieux. Au premier feu rouge où elle doit s’arrêter, le poste radio décide de se mettre en grève. Mais ça, ce n’est pas vraiment de l’avis de la jeune femme qui commence alors à toucher à tous les boutons avant de perdre patience et de donner carrément un coup de poing dans le poste. Résultat ? Non, la musique n’est pas revenue, ce serait trop beau. Non, le poste de radio s’est tout simplement détaché du reste du tableau de bord.
- ¡Día de mierda! S’exclama alors la Jeune fille en donnant un coup de tête dans le volant, complètement désespérée. C’est donc ainsi que, sans faire exprès bien sur, elle klaxonna un coup. Résultat, un petit papy dégarni qui passait sur le passage piéton la fusille du regard en râlant ouvertement.
- Et bah râle si ça te fait plaisir. En plus j’suis sûre que t’es sourd comme un pot… ¡Antigüedad!Pfiouuu, que d’aventure pour arriver à l’hôpital. Alors qu’au début elle pensait arriver avec une dizaine de minutes d’avance, Faustina se gara devant le bâtiment pile à l’heure. Ca pourrait être pire, restons optimiste pensa-t-elle pour essayer de se redonner du courage. Sortant de sa voiture et la fermant à clé, elle commença à se diriger vers l’entrée de l’hôpital quand une voiture passa à deux doigts de la couper en deux.
- Non mais ça va pas espèce de chauffard ?! ¡Cuando no sabe conducir, toma el autobús!Cria-t-elle sur la Porshe sans réussir à voir le conducteur avant de reprendre son chemin vers l’entrée. Mais une fois dans le hall, une grande question lui vint : et maintenant ? Elle devait aller où ? Son premier réflexe fut alors d’aller à l’accueil pour essayer d’avoir des informations. Une fois au comptoir, elle commença alors à demander à une infirmière d’une bonne cinquantaine d’année, la tête plongée dans un dossier, avec une voix assez chaleureuse :
- Excusez-moi pour…- Voir un membre de la famille ou un ami ? Les étages des différents services sont indiqués sur le tableau derrière moi, vous n’avez plus qu’à demander la chambre aux infirmières du service.- Non, c’est pas pour voir de la famille ou un ami c’est pour… - Les urgences c’est à l’entrée derrière l’hôpital jeune fille.- Non, je suis médecin. Enfin, résidente mais bon, docteur quand même. C’est mon premier jour ici et je ne sais pas où je dois aller.L’infirmière daigna enfin relever la tête pour regarder Faustina de la tête aux pieds et après un petit rire, elle lui répondit avec un air supérieur :
- Excusez-moi jeune fille mais je doute que vous soyez médecin.- Ah oui ?! Et pourquoi ça ? Demanda-t-elle de façon beaucoup plus agressive. Pourquoi dès que les gens la voyaient, avec sa peau matte, son physique typé latino et sa façon de s’habiller en dehors de l’hôpital ils remettaient en doute le fait qu’elle soit médecin ?
- Parce que je doute que vos parents aient pu payer une fac de médecine. Même la plus minable du pays et ce en faisant tous les sacrifices du monde.Alors là, c’était trop. Faustina en avait entendu des réponses cinglantes visant ses origines argentines, le fait qu’elle ait grandi dans un milieu populaire et ainsi de suite, elle en avait presque l’habitude maintenant, surtout après la fac de médecine où elle avait dû côtoyer beaucoup de fi-fils à papa. Mais là….
- ¡Vieja piel de vaca mal basada! Vociféra-t-elle en bousculant la pile de dossiers qui était posée sur le comptoir avant de se retourner, hors d’elle. Mais pour qui elle se prenait cette vieille chouette ?! Se dirigeant de nouveau vers le milieu du hall, bien décidée à se débrouiller toute seule, elle aperçut une jeune femme qui devait avoir 24 ou 25 ans et l’interpella. Elle ne savait pas pourquoi mais elle était pratiquement sûr qu’elle faisait partie du personnel de l’hôpital, infirmière ou interne sans doute. L’argentino-américaine espérait juste qu’elle ne réagirait pas comme la vieille chouette de l’accueil.
- Hey ! Excuse-moi, est-ce que tu bosses ici ? Je suis résidente et c’est mon premier jour ici donc je t’avoue que je suis un peu pommée.Lui demanda-t-elle alors en s’approchant d’elle et sans reconnaitre la jeune fille qui était au volant de la Porshe de tout à l’heure.
[HJ : Je crois que je me suis légèrement emporté
]